Confinés dans le port de Muxia, en Galice, l’équipage du Quetzalcoatl découvre ce phénomène bizarre autour de leur bateau ! « Ces petits corps gélatineux épars observés en journée s’étaient multipliés par milliers et recouvraient maintenant toute la surface de l’eau, sur plusieurs cm d’épaisseur, et ce, dans tout le port. »
Musique : Now par Vexento
Corinne BUSSI-COPIN
CHARGEE DE MISSION POUR LA POLITIQUE DES OCEANS
INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE – FONDATION ALBERT 1ER – MONACO ,
nous répond
« Bienvenue dans le monde des animaux gélatineux. Malgré leur aspect les salpes ne sont pas des méduses (qui elles appartiennent à l’embranchement des Cnidaires, les animaux qui piquent) mais des tuniciers (appendiculaires, ascidies, dolioles, salpes et pyrosomes) qui appartiennent comme nous à l’embranchement des Chordés.
Nous partageons avec les salpes des caractères embryonnaires, comme la présence d’une notochorde, considérée comme le précurseur de la colonne verticale.
Les salpes sont donc des organismes gélatineux en forme de tonneau entouré de bandes musculaires (ce qui leur permet un petit mouvement autonome au sein des courants), qui vivent en pleine eau. Cosmopolite, on les retrouve dans tous les océans entre 50° nord et 45° sud.
Ces organismes sont d’ordinaire inféodés au grand large, à la pleine mer, ils vivent souvent entre la surface et 150 mètres, mais il arrive que des épisodes de courants les rapprochent près des côtes, comme l’espèce rencontrée, qui semble (à prendre au conditionnel, je n’ai pas poussé l’identification) être une salpe Pégée (Pegea confoederata). Ces grandes concentrations sont éphémères.
Les observations de salpes ne sont pas exceptionnelles. Elles ont souvent lieu en hiver ou au printemps. Il s’agit d’ailleurs d’une des plus importantes migrations de biomasse au monde.
Outre qu’elles puissent être ramenées à la côte par les courants, elles remontent aussi parfois la nuit au plus proche de la surface pour se nourrir (on appelle cette migration verticale, la migration nycthémérale .
Cela est dû à sa capacité de reproduction. Tout le cycle se fait en pleine eau et la reproduction sexuée et asexuée s’alterne. Après la fécondation et production d’un œuf, l’individu formé se clone pour former sa propre chaîne (par bourgeonnement). D’où une rapide pullulation. »
Complément d’informations : Robin BERCEGEAY, animateur pédagogique au RIEM,
« Ainsi, parmi les populations phytoplanctoniques identifiées dans notre étude (cf.tableau 3.3), la Diatomée Skeletonema costatum a été identifiée comme caractéristique des situations printanières ou d’upwelling, l’espèce Nitzschia longissima est typiquement associée aux zones d’upwellings, les genres Pseudo-nitzschia et Leptocylindrus, ainsi que l’espèce Prorocentrum micans sont dominants dans les communautés phytoplanctoniques automnales sur les côtes de Galice (NW de l’Espagne) (Varela et al. 2001). La côte de Galice est également caractérisée par la présence de fjords ou baies (les rias), les interactions entre les upwellings côtiers et l’influence des rias ayant des conséquences majeures sur la structure des communautés phytoplanctoniques. Les Dinoflagellés
Chapitre 3 : variabilité temporelle à grande échelle géographique et dissimilitudes locales 96 Prorocentrum micans, Dinophysis cf. acuminata, Ceratium spp., Torodinium spp., Gyrodinium spp., Protoperidinium spp., le genre Gonyaulax spp. (responsables d’eaux colorées), ainsi que la Diatomée Skeletonema costatum font partie des populations caractéristiques de la ria de Vigo (Estrada 1984). La concomitance des Diatomées et de Dinoflagellés est typique des situations de forte biomasse phytoplanctoniques associée à l’enrichissement en nutriments observées dans les rias, qui peut être comparée à certaines zones côtières du littoral atlantique français, semi-fermées et soumises »