La méduse est un animal ancestral existant depuis plus de 600 millions d’années. Elle a souvent intrigué de par sa forme particulière et très élégante, et qui n’a pratiquement pas évolué au cours du temps. Mais bien que semblant inoffensive et très peu agressive à première vue, il s’agit là d’un animal pas comme les autres pourvu d’un véritable dispositif de chasse. Intéressons-nous de plus près à son fonctionnement.
Quelques infos sur les méduses
Au 18ème siècle, le naturaliste Carl Linné trouve une grande ressemblance entre l’animal à tentacule et une certaine divinité grecque dont le regard peut changer tout mortel en pierre, appelée Méduse. En effet la chevelure de serpent de cette créature mythologique rappelle la forme des tentacules de l’animal. Ainsi donc, il décida de nommer l’animal Méduse.
Des méduses, il en existe de toutes les couleurs et de toutes les tailles, certaines pouvant atteindre jusqu’à 6m de longueur, tandis que d’autres sont pratiquement invisibles à l’œil nu. Elles ne ressemblent à aucun autre animal car en effet elles ne possèdent ni de réelle tête, ni de corps bien défini, ni de nageoires. Elles sont également adaptées à beaucoup d’environnements, eaux salées comme aux douces et eaux chaudes comme eaux froides. Pour ainsi dire, on les retrouve partout !
Mais par « partout », précisons qu’il s’agit d’organismes planctoniques qui se trouvent principalement en suspension dans la colonne d’eau et se laissent donc emporter par les courants totalement passivement. Elles sont tout de même capables d’ajuster leur position verticale, en montant ou descendant grâce à leur ombrelle. Elles font également parties des animaux dit «gélatineux », s’expliquant par le fait qu’ils sont composés à plus de 98% d’eau, leur donnant un aspect transparent et visqueux. En comparaison l’homme ne contient que 60% d’eau.

Un animal venimeux : comment ça marche ?
C’est étonnant de voir qu’un animal aussi peu vivace peut à ce point endommager notre peau et ruiner une bonne baignade rien qu’en croisant son chemin. Comment font-elles donc pour nous avoir ?
La réponse est simple : c’est leur manière de chasser.
Les méduses sont carnivores et se nourrissent de zooplancton (animaux minuscules évoluant dans l’eau) qu’elles attrapent avec leurs tentacules et leurs bras buccaux pour ensuite les porter jusqu’à leurs bouches. Mais ce zooplancton est parfois dur à attraper car peut rapidement prendre la fuite. Ainsi pour chasser, elles ont trouvé un moyen de les neutraliser, c’est pourquoi elles piquent !
Elles piquent avec de tous petits harpons invisibles à l’œil nu et tapissant les tentacules. Ces harpons se trouve à l’intérieur d’une cellule creuse, appelé cnidocyte et fermée par un opercule. Cette cellule est constamment sous pression et contient un sac a venin relié au harpon par un tuyau. A l’entrée de chacune de ces cellules se trouve un petit cil très sensible qui s’active au touché. Ainsi, lorsqu’une proie s’approche des tentacules et touche les cils, les opercules s’ouvrent et les cellules, sous pression, se contractent, projetant les harpons à l’extérieur, qui se plantent dans les tissus de la victime, injectant ainsi le venin. La proie se retrouve alors paralysée ou morte et la méduse n’a plus qu’à rétracter ses tentacules pour ramener la nourriture vers sa bouche et ainsi apprécier son festin.
- Explication en image :
Mais toutes les méduses ne piquent pas ! Enfin, elles possèdent toutes des cellules urticantes pour se nourrir mais leur venin est plus ou moins intense.
Que faut-il faire ou ne pas faire en cas de piqûre ?
Difficile à repérer dans l’eau à cause de leur transparence et des quelques vaguelettes les cachant, vous vous êtes fait piquer ? Voici quelques conseils à adopter en cas de blessure :
- Ne surtout pas frotter la zone car cela peut libérer la totalité du venin, et donc aggraver la brûlure
- Rincer abondement à l’eau de mer, et non à l’eau douce car cela va au contraire libérer le venin.
- Ne pas suivre les conseils farfelus de certaines personnes, car il en existe beaucoup !
- Se rendre à un poste de secours, une pharmacie ou un médecin le/la plus proche.
En tout cas, rassurez-vous, sur nos côtes aucune méduse (ou c’est très rare) n’est pour l’instant mortelle !
Mais il est important de savoir que même si une méduse est échouée sur la plage ou morte, il ne faut surtout pas la toucher car ces cellules urticantes sont encore fonctionnelles !
Lorsque les tentacules de méduse, pouvant mesurer jusqu’à 10 fois le diamètre de l’animal, se déchirent et bien ils repoussent !
De plus en plus de méduse
Une piqûre de méduse, bien que faisant parfois très mal, c’est encore gérable. Mais imaginez des bords de mer remplis de centaines de méduses ! Un vrai cauchemar ! Pourtant c’est bien ce qui est de plus en plus rapporter dans certaines zones du monde.
Depuis plusieurs années, les méduses prolifèrent un peu partout, dans les lacs, les mers ou les océans. Cela pose un certain nombre de problèmes aussi bien sanitaire à cause des piqûres, touristiques, à cause de la fermeture de certaines plages, mais également économiques lorsqu’elles remplissent les filets de pêche abîmant ainsi les poissons, et les rendant impropre à la consommation.
Plusieurs facteurs participent à leur prolifération, dont la pollution, le réchauffement des eaux, qui rallonge leur période de reproduction, mais aussi la diminution des stocks de poissons liée à la surpêche. En effet qui dit moins de poissons, dit moins de prédateurs, plus de place pour les méduses, et plus de nourriture disponible car non consommée par les poissons pêchés en question. Ainsi avec moins de concurrents et plus de nourriture à leur disposition, elles se reproduisent plus facilement.
Cela peut donc donner des images très impressionnantes comme celles prise au Japon où l’on peut observer une vraie marée de méduses géantes !

Morgane GUILLAM
Animatrice scientifique du RIEM
riem.morgane@gmail.com